Déterminer l'heure d'ouverture des fleurs de niébé. Un travail poétique
Cet article fait partie d’une série que j’ai écrite en 2007 lors d’un séjour de 5 mois au Kenya.
Déterminisme génétique de l’heure d’ouverture des fleurs du niébé et influence sur les flux de pollen. Voilà pourquoi je suis ici… !
Je travaille donc dans une station expérimentale de l’ICIPE (International Center of Insects Physiology and Ecology). Il s’agit en quelque sorte d’un espace de jeu où les chercheurs en agronomie peuvent mettre en place les expérimentations qui les amusent. Ce sont alors aux techniciens de la station, qui sont environ une quinzaine, de mener ces expériences et d’en recueillir les résultats.
Ainsi, mon principal travail s’effectue pour le moment sur les mesures dites de « flower opening ». Autrement dit, la détermination de l’heure d’ouverture des fleurs du niébé. L’intérêt de cette détermination vient du fait que dès l’ouverture des fleurs, les abeilles peuvent les butiner et transporter leur pollen. Comprendre et maîtriser l’heure d’ouverture des fleurs peut donc permettre de comprendre et peut-être de maîtriser les flux de pollen…
Malheureusement pour moi, les fleurs s’ouvrent très tôt le matin, juste avant le lever du jour. Concrètement, je dois donc me lever tous les jours à 4h30 du matin pour être dans le champ vers 5h30, après avoir pris sur le chemin les collègues compteurs de fleurs…
Arrivé sur place, je me balade alors entre les rangées de plants de niébé, armé d’un crayon, d’un carnet et d’une torche, pour noter l’heure d’ouverture de la première fleur de chaque plant !
Répétitif ?! Ça oui on peut le dire ! Mais ça laisse le temps d’observer le lever de soleil sur la nature tout autour jusqu’à ce que toutes les fleurs soient ouvertes vers 9h00 environ, l’heure des mandazis et du thé au lait.
Et le soir, évidemment, je suis au lit à 20h00, mais il fait déjà nuit depuis plus d’une heure car nous sommes sous les tropiques…
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