Déambulations littéraires

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Ce message est issu de Mésange, ma lettre éphémère que j’envoie chaque dimanche, d’octobre 2022 à mars 2023. < Précédent | Suivant >
De passage à Montpellier la semaine dernière, alors que nous discutions avec Hsiao de mon avenir aussi incertain que farfelu, je me rappelai ce petit texte écrit il y a 7 ans.
Un texte inutile, qui décrit un moment où rien ne s’est passé. Mais un texte léger, coloré, qui fait sourire.
Qui fait sourire ? Peut-être, alors, un texte vraiment utile ?
Le voici, ci-dessous, accompagné de petits gribouillis inédits qui se sont extraits de ma main la semaine dernière.
Sommaire
Cette histoire à travers ma voix (3 min)
Pour ces premiers épisodes de podcast, je me suis fixé une règle : je les publie sans coupures, sans retouches, y compris avec mes hésitations et mes erreurs. C’est brut, comme si vous étiez avec moi !
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Cette histoire à travers ma plume ?
Nous déambulons dans les ruelles de Montpellier. Mon amie à ma droite, l’écrivain à ma gauche.
Voilà surement une heure que nous marchons. Nos pas sont souples, fluides, coordonnés. Les gens sont là, assis aux tables. Ils sont d’un air content en ce vendredi soir.

Mais ils ne semblent pas reconnaître notre copain écrivain : “L’un des plus grands noms de la littérature portugaise contemporaine”, m’a soufflé mon amie, “Gonçalo M. Tavares”1. Rencontré lors d’une conférence littéraire cet après-midi, il nous a proposé de marcher en ville avec lui ce soir.
Nous avançons tout droit, nous tournons dans une ruelle. Tiens, voilà l’église Saint-Roch ! Nous la longeons, pour la troisième fois. Les gens sont toujours assis là, toujours d’un air content.

L’écrivain m’amuse, il est simple, curieux. Il est lui-même. L’écrivain et mon amie discutent. J’écoute avec attention leurs échanges en portugais. Je ne comprends rien. Mais j’écoute.

Attentivement, je m’imprègne. Il existe surement un moyen d’apprendre une langue par imprégnation. Se concentrer, se laisser traverser, s’imbiber. Il y a les mots, la mélodie. Il y a l’accent brésilien de l’une, et l’accent portugais de l’autre. Il y a le rythme, il y a nos pas, nos mouvements.
Il y a la rue, il y a ces gens et leurs boissons. Il y a nos trajectoires aléatoires, nos chemins labyrinthiques, et déjà nos rues favorites.

J’écoute, bercé. Je ne comprends rien. C’est agréable. Dans l’invisible, par la pensée, je participe, j’acquiesce, j’argumente. Et tous ces gens ont l’air content.
Nous passons sous un arc.

Les rues sont jaunes, en harmoniques, et chaleureuses.
Quelques pensées émergent. Au fait, qu’est-ce que la littérature ? Quel est son rôle ? Pourquoi écrire ?
Nous arrivons place de la Comédie. Voilà bien deux heures que nous marchons en ronds. Nous nous arrêtons, nous saluons notre copain, puis nous nous séparons.
Car l’écrivain s’en va dormir.

Un instant passe, puis une pensée :
Ah ! Moi aussi ! Je veux être écrivain !

- Mon amie brésilienne m’a aussi offert un livre de Gonçalo M. Tavares. Il s’appelle “Monsieur Swedenborg et les investigations géométriques”. Dans ce livre, M. Swedenborg se plaît à explorer comment représenter des concepts, des émotions ou des rapports humains en utilisant seulement des formes géométriques très simples. C’est assez drôle, et cela m’a inspiré. Par exemple, j’ai bien aimé représenter Perle et ses émotions avec un rond et quelques traits. J’ai aussi essayé de dessiner le plus simplement possible une prise de conscience.
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